2023-12-06 Une arme de destruction massive cachée aux yeux du Congrès américain ?

Cette nouvelle arme, développée dans le cadre d’un programme répondant au nom de code « Prompt Global Strike », serait en développement dans les murs de l’entreprise d’aérospatiale radiance technologies.

Selon Daniel Sheehan, cette arme serait capable d’atteindre la Russie ou la Chine en moins de deux minutes, serait totalement invisible aux radars, et aurait la capacité d’effectuer des virages à angle droit à plus de 30.000 km/h (20.000 mph), soit plus de 25 fois la vitesse du son.

Ces caractéristiques étonnantes seraient issues de l’étude d’un « engin d’origine non humaine », obtenu par Radiance des mains « d’une autre entreprise d’aérospatiale ». Le journaliste Ross Coulthart a déclaré il y a quelques semaines que, selon ses sources, une certaine entreprise d’aérospatiale essayait de se départir d’un de ces engins. Pourrait-il s’agir de l’engin évoqué par Sheehan ?

Image par 果壳军事 – production personnelle, CC BY-SA 4.0

Une course aux armements

Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à travailler sur des missiles nucléaires aux capacités de déplacement inédites. Dès 2018, la Russie annonçait avoir développé des missiles hypersoniques, présentés à l’époque comme « invincibles » car impossibles à intercepter de par leur rapidité (Mach 10). Cependant, un exemplaire en a été abattu en Ukraine en mai dernier, selon le site ukrainien Defense Express.

La Chine n’est pas en reste, travaillant sur son propre missile hypersonique, le CH-AS-X-13, d’une portée de 3000 km d’après la Defense Intelligence Agency (l’agence de renseignement de la défense américaine). Ceci étant, ni le système russe ni l’arme chinoise ne semblent présenter de caractéristiques comparables à celles du dispositif actuellement en cours de développement au sein de Radiance Technologies selon Sheehan.

Si la participation des Etats-Unis à une course aux armements n’est pas une nouveauté, Daniel Sheehan s’inquiète du caractère unilatéral du projet compte tenu des implications stratégiques. En effet, selon lui, le programme “Prompt Global Strike” se développe sans supervision du Congrès, dans le giron d’une entreprise privée.

Image par SpaceX-Imagery de Pixabay

La transparence sur les PAN en jeu

Cette révélation se fait dans un contexte d’affrontement politique autour de la loi sur les divulgation des Phénomènes Anormaux Non identifiés (UAP Disclosure Act). Cette loi, proposée au sein de la loi annuelle de financement de la défense, propose la mise en place d’un comité de neuf personnes devant passer en revue la totalité des informations et objets détenus par les agences de la défense et du renseignement, ainsi que par les entreprises privées, avec pour objectif de les divulguer à la population. Ce texte, inspiré de la loi sur la publication des documents liés à l’assassinat du président John F. Kennedy, confère au comité la capacité de convoquer des témoins, et même de s’approprier des objets “d’origine non-humaine” détenus par des entreprises privées telles que des sous-traitants du Ministère de la Défense… dont font partie radiance Technologies.

Une bataille semble se jouer en ce moment même entre les députés soutenant le projet de loi, ultra-majoritaires selon Sheehan, et quelques représentants républicains occupant des postes clés, dont, notamment, Michael Turner.

Mike Turner, qui n’avait pas hésité à accuser le lanceur d’alerte David Grusch de ne “pas savoir de quoi il parle”, est l’un des seuls à s’opposer ouvertement à la loi proposée par le chef de la majorité démocrate Chuck Schumer. Interrogé par NewsNation sur les raisons de son opposition, le député s’est contenté de décrire le texte de loi comme étant “mal écrit”, avant de s’éloigner du micro sans s’expliquer davantage – non sans rappeler l’attitude du président Biden en 2021, alors interrogé par la presse sur les PAN.

Le profil de Turner intrigue. Ce député, à la tête de la Commission du Renseignement à la chambre des députés, occupe le siège du 10ème district de l’Ohio. Plusieurs observateurs ont noté que se trouve justement dans ce district le quartier général de… Radiance Technologies, situé, fait amusant, au 3715 Pentagon Boulevard.

Les liens entre Mike Turner et radiance Technologies ne s’arrêtent pas à un simple voisinage, puisque le député a, selon Citizens Against Government Waste, obtenu pour l’entreprise de l’Ohio un financement de sa recherche à hauteur de 4 millions de dollars, au sein de la loi de financement de la Défense de 2010, ce qui explique sans doute la présence de Mike Turner en tant qu’invité d’honneur lors de l’inauguration de nouveaux locaux de radiance Technologies, en 2016. 

Daniel Sheehan n’hésite pas à aller plus loin, parlant des entités accusées de détenir et d’exploiter des engins d’origine non humaine sans supervision du Congrès:

“En gros, ils essaient d’acheter les membres du Congrès pour qu’ils gardent le secret”. “Ils mentent au Congrès.”

Sheehan évoque également le cas de Mike Rogers, autre député de poids, lui à la tête de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis. “Il est membre du Congrès de la circonscription où se trouve l’usine de Redstone, où cette technologie est testée”, dit Sheehan, citant cela comme la raison pour laquelle il s’oppose à la capacité d’appropriation du comité.

https://www.democrats.senate.gov/imo/media/doc/uap_amendment.pdf
Loi de financement de la défense 2023, Amendement Schumer, Domaine Public

Sheehan brandit la menace d’une divulgation catastrophique

Daniel Sheehan, avocat de renom s’il en est, n’en est pas à sa première bataille. Son implication dans l’affaire des Pentagon Papers lui avait déjà donné l’occasion de se dresser contre un degré de secret excessif opposé au Congrès américain. Il accuse aujourd’hui certaines entités, dont il nomme donc radiance Technologies, de pousser des membres du Congrès tels que Mike Turner à s’opposer à la loi de divulgation des PAN dans le but de garder une mainmise, indue selon lui, sur des engins exotiques leur permettant la confection d’armes inédites, produites et fournies à prix d’or auprès de la défense américaine.

Face à cette opposition, Sheehan, soutenu par sa fondation The New Paradigm Institute, s’est lancé de son propre aveu dans une campagne de soutien à la loi Schumer, qu’il a d’ailleurs aidé à rédiger. La loi, qui permettrait à plusieurs organisations, dont la fondation de Sheehan, de proposer des candidats pour intégrer le fameux comité de révision des documents avant divulgation, menace d’après Sheehan d’être lourdement amputée, voire de disparaître – un constat que partagent les journalistes Christopher Sharp et Ross Coulthart.

La divulgation par Sheehan du nom de code du programme “Prompt Global Strike” n’est donc pas un hasard :

“Nous leur avons offert la possibilité de garder ce système d’arme confidentiel s’ils le souhaitaient, mais ils ont envoyé des personnes à la solde de l’industrie aérospatiale pour bloquer ce projet de loi. Nous leur apportons maintenant des éléments d’information pour leur faire savoir que s’ils ne laissent pas passer ce projet de loi, mettant en place ce processus responsable révélant que la technologie OVNI est réelle, qu’il existe des intelligences non humaines, nous avons choisi de révéler ces éléments d’information publiquement, et nous révélerons d’autres informations s’ils ne font pas marche arrière.”

Avec déjà plusieurs passages fracassants sur diverses plateformes ces derniers jours, enchaînant les menaces à peine voilées à l’endroit des opposants à la loi de divulgation sur les PAN, Daniel Sheehan ne semble pas prêt de s’arrêter, au moins jusqu’au vote final, qui devrait intervenir dans le courant du mois. Si l’on en croit l’avocat, un rejet du texte motiverait son organisation à dévoiler des informations de plus en plus embarrassantes pour les parties impliquées, un scénario que le colonel Kal E. Nell a qualifié, lors de la conférence SOL du mois dernier, de “divulgation catastrophique.”

Image principale : Photo de la National Nuclear Security Administration / bureau du Nevada, domaine public

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